Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Pierre chemine
20 juin 2017

Mes compagnons, ceux de chaque instant et les fugitifs

   Marcher le long du canal (celui là ou tout autre, je puis l'imaginer) en telle période printanière ne pouvait que m'attirer ces compagnons d'itinérance que sont les oiseaux. Mon ignorance (quasi légendaire sur beaucoup de sujets, où ai-je la tête ?) m'a bien empêché de les qualifier, à part quelques cygnes et poules d'eau. Pourtant, bien souvent, il m'est arrivé de dialoguer avec eux, particulièrement les coucous qui avaient le grand avantage d'avoir une conversation soutenue, prenant le temps de m'écouter leur répondre, à certains pendant plusieurs centaines de mètres.

Mes autres compagnons du chemin, plus fugitifs (je ne saurai oublier une biche, pas bien loin du Mont Saint Michel, et quelques dizaines de lapins, quelque part, un jour !), ont été ces pèlerins croisés, et écoutés avec intérêt et bienveillance :

  • M. pélerine belge, plus que cinq fois "diplomée jacquaire", prend le temps, en me croisant, et entre deux petites averses, de me raconter ses années marquées par... les problèmes familiaux, ses aventures sur le chemin, son Chemin spirituel au Portugal, sans oublier ses problèmes de jambes et ménisques !
  • L. parisien qui va rejoindre une amie à Nantes pour continuer vers le sud, lui aussi super nanti coté Compostelle, dont il multiplie les Chemins, au rythme de ses visites à sa vieille Maman de 92 ans atteinte d'Alzeihmer... L. marche avec un petit chariot à roulettes.
  • Yvan, le québecois de 72 ans, rencontré dans l'église de Sens de Bretagne, où j'ai chanté avec bonheur le Dio Vi Salve... Yvan, un pélerin d'expérience, lui aussi, quatre, cinq fois, on ne compte plus, la simplicité, la jovialité et des histoires plein la tête.

Et puis, il y a ces rencontres non-pélerines:

  • des pêcheurs (celui-là pêche avec ses quatre chiens, et ne doit pas surveiller ses lignes, à en juger de son état d'ébriété),
  • des marcheurs émérites, comme ce couple très agé, chacun avec des bâtons, essayant, sur une carte au bord du canal de comprendre combien de kilomètres ils avaient encore à faire, tout en me disant leur mal de dos et leurs bas de contention ! Touchants dans leur intérêt pour mon Chemin, et leur désir intense de continuer à marcher, tant que la vie le leur permettra.  
  • des cyclistes, comme celui-ci qui prend le temps de s'arrêter pour m'interroger, me dire qu'il sillonne en vélo la Bretagne, et qu'un jour, peut-être, il irait bien sur les Chemins de Compostelle. Notre dialogue, éphémère, lui aura t-il insufflé la "vocation " ?
  • un autre cycliste, bien âgé celui-là, sur un vélo aussi usé que lui, qui s'arrête à l'écluse où je prends ma pause déjeuner (que je pensais être solitaire et paisible...); ce vieil homme, édenté, pas bien riche, et tellement touchant de simplicité, ne me dit de son métier que "j'ai fait toutes sortes de choses". Il me regarde manger et me parle de Nantes, de son vélo, de muscadet, de la sècheresse hivernale qui présage de mauvaises récoltes et moissons. avant de reprendre tranquillement son vélo et s'éloigner sur le canal.
  • et, en fin de cette après-midi là, une bière locale (bretonne ?), bue dans un petit bar au bord du canal, il y a là un druide moderne, qui dit à la cantonade être chanteur-karaoké, marcher une heure et demi par jour, et qui parle, parle, parle, sa vie se dit dans ce bar à des inconnus. on en ferait un parfait Jacquaire, non ?

 Je vous dirai une autre fois mes hébergeurs...

20170510_101233

20170510_130905

20170511_164856

,   

Publicité
Publicité
Commentaires
Pierre chemine
Publicité
Archives
Publicité